Aveugle aux manipulations, elle arme les bourreaux et sacrifie les enfants.

Table des matières
1 Quand la justice aveugle crucifie les victimes.
2 Le mécanisme invisible : quand la justice réplique la bulle dramatique.
3 Quand la justice crucifie les victimes : exemples concrets.
4 L’aliénation parentale : entre invisibilisation et inversion accusatoire.
4.1 L’aliénation parentale : définition.
4.1.1 Deux formes d’aliénation dans la grille EPS/EPV.
4.4 Le piège du « conflit parental ».
5 Les enfants réduits au rang d’armes.
6 Sortir du piège : quelles issues pour le parent protecteur ?
6.1 S’appuyer sur les faits concrets et documentés.
6.2 Déjouer les perceptions biaisées de la justice.
6.2.1 L’effet Milgram appliqué à la justice.
6.3 Se protéger et protéger l’enfant malgré le cadre judiciaire.
6.4 Grille pratique pour identifier l’aliénation parentale.
6.4.1 Les faits observables (signes concrets de manipulation)
6.4.2 Les perceptions biaisées de la justice (fausses grilles d’interprétation)
8 Conclusion, pour une justice qui voit enfin.
V05-09/25
Derrière le bandeau censé garantir son impartialité, la justice se rend aveugle aux violences les plus évidentes.
Au lieu de protéger, elle légitime les bourreaux et punit les victimes une seconde fois.
Pire encore : elle sacrifie les enfants, livrés en armes ou en pâture à ceux qui les détruisent.
1 Quand la justice aveugle crucifie les victimes
Le symbole de la justice est celui d’une femme aux yeux bandés tenant une balance et un glaive. L’image suggère une impartialité : juger sans favoritisme, trancher sans faiblesse. Mais ce bandeau, censé être la garantie d’équité, devient dans les faits un aveuglement tragique.
Car ce n’est pas la justice en tant qu’institution qui se ferme aux évidences. Ce sont les femmes et les hommes qui la composent, magistrats, juges, avocats, médiateurs, greffiers, qui, pris dans leurs propres mécanismes inconscients , reproduisent une mécanique mortifère en s’appuyant sur leur perception biaisée et en niant les faits.
2 Le mécanisme invisible : quand la justice réplique la bulle dramatique
Dans la dynamique de la bulle dramatique (relecture du triangle de Karpman voir article wetwo.fr/bulle ), deux figures s’opposent :
- L’EPS (Enfant Perdu Sensible), relié à ses émotions mais vulnérable.
- L’EPV (Enfant Perdu Verrouillé), qui a coupé ses émotions pour survivre et fonctionne par contrôle, déni et domination (voir article wetwo.fr/invisible ou l’enfant perdu wetwo.fr/enfant).
Lorsqu’un conflit arrive devant la justice, cette mécanique inconsciente se rejoue. La victime (EPS) vient chercher reconnaissance, protection, réparation. Le bourreau (EPV) arrive avec son verrouillage froid, son discours rationnel, ses stratégies de manipulation.
Et que fait l’institution ? Au lieu d’être l’espace de discernement et de vérité, elle devient la caisse de résonance du verrouillage :
- Dans de nombreux cas, la justice, portée par des acteurs (qui eux-mêmes peuvent être EPV) formés à une logique strictement rationnelle mais pas aux dynamiques émotionnelles, peine à reconnaître la victime sensible. Ils confondent contrôle avec maîtrise, manipulation avec cohérence.
- Le récit de la victime sensible, souvent chargé d’émotion, leur apparaît comme excessif, confus, suspect.
- Le verrouillage devient le référentiel, l’émotion la faute.
La justice reproduit alors le schéma dramatique :
- Elle légitime le bourreau en lui donnant raison.
- Elle nie et crucifie la victime, qui subit une seconde agression institutionnelle.
- Elle sacrifie les enfants, en les livrant au parent le plus verrouillé et destructeur.
Ce n’est pas une dérive exceptionnelle : c’est un biais structurel, tant que ceux qui rendent la justice ne sont pas formés à ces dynamiques inconscientes.
3 Quand la justice crucifie les victimes : exemples concrets
Ces dérives ne sont pas des accidents isolés. Elles révèlent un biais récurrent, qui reproduit toujours le même scénario : la justice nie la victime, légitime le bourreau, et sacrifie les enfants.
Les articles mentionnés ici sont cités dans les sources en fin de cet article :
- La survivante privée de ses enfants
Une femme, à Reims, rescapée d’une tentative de meurtre, poignardée par son ancien compagnon – le père de ses enfants – et sortie du coma, s’est vue retirer la garde de ses enfants au profit de cet homme violent. Autrement dit, celui qui a voulu tuer la mère est désormais placé par la justice comme figure parentale de référence. Le message implicite adressé aux enfants est glaçant : » Voyez, votre père a bien fait. Ce qu’il a fait à votre mère était une punition « .
-Ce qui aurait dû conduire cet homme en prison se transforme en une récompense institutionnelle : la récupération des enfants. L’injustice est calamiteuse. Elle écrase la mère survivante – punie de sa survie – et crucifie les enfants en les livrant à celui qui a tenté de tuer leur mère.
-Le mécanisme psychologique est encore plus pervers : en plaçant les enfants auprès de leur bourreau, Les décisions judiciaires peuvent, sans le vouloir, donner au parent violent un pouvoir de contrôle et de violence quotidienne sur les enfants (et par ricochet sur son ex conjoint surtout). Chaque humiliation, chaque coup porté, chaque manipulation devient une arme indirecte contre la mère (ou le père), condamné(e) à souffrir jour après jour en sachant que ses enfants endurent ce qu’il/elle a subi.
Et dans les autres affaires citées, la logique est la même : la victime sensible (mère ou enfant) reste connectée à sa douleur, tandis que le bourreau verrouillé se voit conforté et légitimé par les décisions des acteurs judiciaires – magistrats, juges, avocats, médiateurs – eux-mêmes alignés sur la froideur de l’EPV.
- La fillette torturée et morte sur l’autoroute
Une enfant de dix ans, martyrisée par son père, meurt après avoir été retrouvée inconsciente. Pourtant, des signaux existaient. La justice verrouillée (ou plutôt les acteurs concernés : juges magistrats etc…), aveugle aux signaux émotionnels, a choisi de minimiser la dangerosité du parent violent.
- L’inaction face aux viols signalés
Un père alerte pendant trois mois sur les viols présumés que sa fille aurait subis. Silence, inertie, minimisation. Le discours verrouillé du bourreau paraît » cohérent « , la parole de l’enfant ou du parent protecteur, chargée d’émotion, est discréditée.
- Un père en grève de la faim pour protéger ses enfants :
Toulouse, un père annonce publiquement : » Deux enfants vont mourir sous les coups. Je mourrai avec « . Il sait que la justice va livrer ses enfants à un parent violent. Là encore, c’est l’aveuglement structurel qui tue.
- Les injustices absurdes et froides
Même en dehors du champ familial, la mécanique se répète : une passagère agressée en plein vol se voit refuser une indemnisation… parce que l’avion n’était pas immatriculé en Europe. Derrière la rationalité juridique se cache la même logique : le verrouillage prime sur la reconnaissance de la souffrance.
- La jeune mère privée de son bébé dès la naissance
Au Danemark, Ivana Nikoline Brønlund, 18 ans, ancienne joueuse de l’équipe nationale de handball groenlandaise, a vu son bébé lui être retiré une heure seulement après l’accouchement, au motif qu’elle avait échoué à un » test de compétence parentale « .
Le paradoxe est glaçant : cette jeune femme, elle-même victime d’abus sexuels dans l’enfance, est punie une seconde fois, non pour ce qu’elle a fait, mais pour la blessure qu’elle porte encore.
L’enfant, placé en famille d’accueil, est ainsi privé du lien vital avec sa mère, et la mère crucifiée au moment même où elle aurait dû trouver réparation et renaissance.
Ce cas, relayé par The Guardian, montre que la mécanique décrite dans cet article n’a pas de frontières : la victime est punie d’avoir été punie, et l’enfant devient lui-même victime d’un abandon forcé, institutionnalisé par la justice.
- La lanceuse d’alerte sacrifiée par l’Éducation nationale
Au lycée Bayen de Châlons-en-Champagne, Marie-Pierre Jacquard, professeure, a eu le courage de briser des décennies de silence en dénonçant les agressions sexuelles commises par un enseignant. Ses démarches ont permis de libérer la parole de nombreuses victimes et d’engager enfin des poursuites. Pourtant, au lieu d’être soutenue, elle a été malmenée par sa hiérarchie et poussée à une grève de la faim.
Le message implicite est le même que dans tant d’affaires : celui qui protège et dénonce est sanctionné, tandis que l’institution se réfugie dans une froideur bureaucratique, réduisant le drame humain à une » question managériale « .
Là encore, la logique du verrouillage domine : on protège le système, on sacrifie les victimes et on écrase celle qui ose nommer la vérité.
Dans la justice comme dans l’éducation nationale, la mécanique est identique : protéger le système, écraser la victime, valider le bourreau ou l’agresseur, et sacrifier les innocents.
Chaque cas raconte la même histoire. La justice, composée majoritairement d’EPV (voir article wetwo.fr/milgram), ne reconnaît pas la victime sensible (EPS). Elle érige la froideur en vérité, l’émotion en faute. Et ce faisant, elle légitime le bourreau et condamne les innocents.
4 L’aliénation parentale : entre invisibilisation et inversion accusatoire
L’aliénation parentale est une réalité : un parent manipulateur peut détourner les enfants de l’autre parent pour maintenir son emprise après une séparation. Nous l’avons tous observée : des enfants amenés à rejeter le parent aimant, sans raison valable, uniquement par l’effet d’un endoctrinement subtil. Pourtant, ce phénomène est largement ignoré et occulté par les institutions judiciaires.
4.1 L’aliénation parentale : définition
Le pédopsychiatre américain Richard A. Gardner introduit dans les années 1980 la notion de syndrome d’aliénation parentale (SAP), qu’il définit comme une situation dans laquelle un enfant rejette un parent de façon injustifiée, à la suite de l’endoctrinement de l’autre parent, combiné à sa propre participation à la dénigration du parent visé. Il n’était pas le premier à dénoncer ce mécanisme psychologique.
Depuis, le concept a fait l’objet de controverses académiques, mais il reste utilisé car il décrit une réalité observable dans de nombreux conflits familiaux : des enfants manipulés par un parent violent ou dominateur en viennent à rejeter le parent aimant et protecteur.
Cette mécanique psychique recoupe des phénomènes déjà connus :
- Le syndrome de Stockholm : la victime s’attache à son agresseur pour survivre.
- La théorie de Ferenczi (1932) : l’enfant, pour se protéger psychiquement, s’identifie à l’agresseur et retourne sa loyauté contre le parent protecteur.
- L’attachement œdipien (voir article wetwo.fr/oedipe) : une sous-catégorie d’aliénation, où l’enfant s’aligne sur le parent du sexe opposé pour » remplacer » celui du même sexe rejeté.
Ainsi définie, l’aliénation parentale n’est pas un mythe, mais une réalité clinique et sociale : l’enfant, pris dans une stratégie de manipulation, en vient à dénigrer celui qui pourrait le protéger et à se rallier à celui qui l’écrase. Cette définition décrit un phénomène observable dans la réalité des familles.
4.1.1 Deux formes d’aliénation dans la grille EPS/EPV
- Cas 1 Attachement œdipien (sexe opposé au parent manipulateur)
L’enfant du sexe opposé est séduit et capté.
Il entre en rivalité avec le parent du même sexe que lui, qu’il cherche à exclure ou dénigrer pour prendre sa place symbolique auprès du parent manipulateur.
C’est la forme typique de l’attachement œdipien pathologique, où l’enfant devient pseudo-partenaire affectif du parent aliénant.
- Cas 2 : Coalition identificatoire (même sexe que le parent manipulateur)
L’enfant du même sexe s’identifie au parent manipulateur.
Il prend sa défense, porte sa souffrance et accentue le rejet du parent ciblé.
Ici, il n’y a pas séduction œdipienne, mais une alliance de loyauté qui enferme l’enfant dans le rôle de bras armé émotionnel.
4.2 L’invisibilisation
Et pourtant, ce phénomène est largement ignoré et occulté dans les institutions judiciaires.
- La plupart des magistrats et travailleurs sociaux ne sont pas formés à cette mécanique.
- L’aliénation parentale est niée ou disqualifiée, au motif qu’elle ne serait pas » scientifiquement fondée « .
- Elle est écartée comme si elle n’existait pas, alors qu’elle est observée massivement dans les juridictions.
Ce déni produit un résultat dramatique : les manipulations réelles de certains parents violents passent inaperçues, et la justice devient malgré elle l’agent de l’aliénation. En confiant les enfants au parent verrouillé ou violent, elle les coupe du parent protecteur et aimant. Elle punit une seconde fois la victime et plonge les enfants dans une emprise destructrice dont ils ne sortiront que brisés ou déshumanisés.
4.3 L’inversion accusatoire
Une perversion encore plus grave à cette invisibilisation vient s’ajouter : l’inversion accusatoire (voir article wetwo.fr/victime). Dans les situations de violences conjugales, le parent violent accuse le parent protecteur d’être l’ » aliénant « , voire de souffrir de paranoïa.
- Cet argument redoutable retourne la réalité : la vigilance protectrice (de celui qui donne l’alerte) est interprétée comme une pathologie.
- Les juges, souvent alignés inconsciemment sur la froideur rationnelle de l’EPV, valident cette accusation.
- Le parent protecteur est alors suspecté de manipuler ou d’exagérer, tandis que le parent violent apparaît cohérent et crédible. Mais seulement aux yeux de ceux qui jugent à travers le prisme étroit de leur perception. Ceux qui osent dépasser leurs biais et regarder les faits avec courage voient une réalité toute différente.
Le résultat est implacable : les enfants sont arrachés au parent aimant et confiés au bourreau. La victime protectrice est doublement punie, d’abord par la violence, ensuite par la justice, et les enfants deviennent de nouvelles victimes, utilisés comme instruments d’écrasement.
Ainsi, deux dynamiques perverses se combinent :
- L’invisibilisation de l’aliénation parentale réelle : la justice fait comme si elle n’existait pas, l’ignore malgré des faits pourtant visibles, identifiables et reconnaissables.
- L’inversion accusatoire, qui transforme la victime protectrice en coupable, et consacre l’emprise du parent violent.
C’est ce double aveuglement qui conduit l’institution à fabriquer des injustices insoutenables : couper l’enfant de sa base affective sécurisante, légitimer la manipulation du bourreau, et condamner les innocents (les enfants) à vivre dans la peur ou dans le verrouillage de leurs émotions.
Et en ce qui concerne une note édifiante du premier article de la liste, voici un symptôme encore plus marquant qui se retrouve dans presque toutes les affaires de conflit parentaux
4.4 Le piège du « conflit parental »
Un argument récurrent de la justice et de la médiation est celui-ci : « …le conflit parental doit cesser, pour le bien des enfants… ». Sur le papier, la formule semble pleine de bon sens. Mais dans les faits, elle devient une arme contre le parent protecteur.
Car ce n’est pas un « conflit » symétrique : le parent violent crée et entretient la guerre pour garder son emprise, tandis que le parent protecteur tente simplement de protéger ses enfants. En exigeant la fin du conflit, l’institution demande en réalité à la victime de se taire, de cesser de dénoncer, de céder. Le bourreau, lui, est conforté : il n’a plus qu’à créer du désordre pour que la responsabilité du chaos retombe sur l’autre.
Ainsi, la formule « il faut que le conflit cesse » devient un renversement accusatoire : elle fait porter à la victime le poids du conflit, alors même que celui-ci est structurellement alimenté par le bourreau.
Et c’est là l’ultime drame : cette triple mécanique ne détruit pas seulement le parent protecteur, elle transforme aussi les enfants en armes de guerre contre lui
5 Les enfants réduits au rang d’armes
Le plus tragique est que cette mécanique judiciaire correspond exactement au but poursuivi par le parent manipulateur ou violent. Son objectif n’est pas d’élever ou d’aimer ses enfants, mais de pouvoir continuer d’écraser sa victime encore et encore. Les enfants ne sont pour lui qu’un moyen de prolonger la souffrance de l’autre parent.
Chaque humiliation, chaque coup, chaque manipulation infligée aux enfants devient une arme psychologique tournée contre l’autre parent. C’est un mode de torture indirecte : l’ex-conjoint est détruit à distance, par procuration, à travers les enfants.
Tant que la victime protectrice ou parent protecteur souffre de savoir ses enfants livrés à la violence, le bourreau garde le contrôle. Et une fois que la victime est totalement brisée, l’illusion tombe : les enfants ne servent plus à rien. Ils deviennent alors des proies directes – exposés à la maltraitance, aux abus, aux viols ou à l’abandon.
C’est là l’ultime perversion du système : la justice, en confiant les enfants au parent violent, n’ignore pas seulement leur souffrance – elle les transforme en armes contre leur propre parent aimant, avant de les abandonner à la violence nue du bourreau. Ainsi, ce ne sont pas seulement des enfants victimes, mais des enfants forcés de devenir complices involontaires d’une guerre psychologique contre le parent protecteur.
Et plus tard, ces enfants, manipulés et rattachés par la justice au parent violent, finissent parfois par demander au parent aimant : » Mais maman (ou papa), si la justice t’a retiré la garde, c’est bien qu’il y a un problème avec toi, non ? «
Cette question, issue d’une manipulation institutionnalisée, crucifie le parent une quatrième fois : déjà victime de violences, déjà écarté par la justice et privé de ses enfants, il doit en plus affronter le doute de son propre enfant. Face à ce renversement absurde, il n’a souvent aucun mot pour expliquer l’inexplicable. Et l’enfant, en répétant cette phrase, intègre dans sa chair l’irrationnel, au prix d’un traumatisme durable qui peut marquer toute sa vie.
6 Sortir du piège : quelles issues pour le parent protecteur ?
6.1 S’appuyer sur les faits concrets et documentés
- Garder une trace écrite (dates, propos exacts, comportements observés).
- Relever les changements soudains chez l’enfant : rejet inexpliqué, phrases répétées comme des slogans, contradictions.
- Présenter des faits observables et vérifiables (témoignages, écrits, comportements objectifs), non pas seulement des ressentis.
6.2 Déjouer les perceptions biaisées de la justice
- Comprendre que la justice est sensible à l’apparence de rationalité et de cohérence froide.
- Apporter des faits concrets sans excès d’émotion dans l’argumentaire, car l’émotion est trop souvent interprétée comme fragilité ou manipulation.
- Anticiper les inversions accusatoires (accusation d’aliénation, de paranoïa, d’exagération) et préparer des contre-preuves factuelles.
6.2.1 L’effet Milgram appliqué à la justice
Ces jugements suivent la même logique que celle mise en évidence par l’expérience de Stanley Milgram (voir article wetwo.fr/milgram). Dans environ 80 % des cas, les acteurs judiciaires se rangent du côté du bourreau, non parce qu’ils cherchent consciemment l’injustice, mais parce qu’ils sont alignés sur ce qui leur paraît rationnel, structuré et « cohérent ».
La parole du parent violent, froide et calculatrice, fonctionne comme une autorité : elle impose une logique qui masque la manipulation. Et les juges, magistrats ou médiateurs, pris dans leurs propres biais de perception, valident cette apparente cohérence sans regarder les faits réels.
C’est une loi de Pareto inversée : dans 80 % des décisions, c’est le parent verrouillé qui obtient gain de cause, tandis que dans seulement 20 % des cas, la justice parvient à protéger la victime et les enfants. Tant que ce mécanisme ne sera pas reconnu, l’institution reproduira aveuglément la mécanique du bourreau, comme les sujets de Milgram activant l’électricité sous l’autorité d’un expérimentateur.
L’expérience de Milgram montre que 80 % suivent aveuglément l’autorité. Mais elle montre aussi que 20 % résistent. C’est à ces juges courageux, capables de regarder les faits au-delà des apparences, que revient la mission de sauver la justice.
6.3 Se protéger et protéger l’enfant malgré le cadre judiciaire
- Créer des espaces de sécurité émotionnelle pour l’enfant (parole libre, moments apaisés).
- Éviter de dénigrer l’autre parent, même s’il manipule : rester la figure stable et cohérente.
- S’entourer de relais (thérapeutes, associations, témoins fiables) qui peuvent appuyer le vécu et fournir des attestations.
6.4 Grille pratique pour identifier l’aliénation parentale
6.4.1 Les faits observables (signes concrets de manipulation)
- Changement brutal d’attitude de l’enfant envers un parent, sans raison objective. Un enfant qui n’était pas hostile envers son parent protecteur avant la séparation le devient soudainement après, sans raison objective → preuve claire de manipulation.
- Discours stéréotypé : l’enfant répète des mots ou arguments d’adulte qu’il ne peut pas avoir formulés seul : l’enfant répète des phrases mot pour mot ( » tu es instable « , » tu es malade » « tu es trop sensible », « tu ne paies pas de loyer », « tu as choisi de faire ca plutôt que ca comme travail », « je ne veux pas voir des affaires à toi ici », « Papa à tout fait », « à cause de toi on va devoir déménager » ) qu’il n’aurait jamais pu inventer seul.
- Absence d’ambivalence : un parent décrit comme » tout mauvais « , l’autre comme » tout bon » ex : « c’est papa qui paie tout », « Papa à tout fait » → signe d’un conditionnement, car un enfant exprime toujours des nuances.
- Refus rigide de contact (même dans des contextes neutres ou festifs), sans justification réelle.
- Discours miroir : l’enfant répète mot pour mot ce que dit le parent manipulateur.
- Secrets ou loyautés forcées : » Je ne peux pas te dire, sinon papa/maman va être fâché(e) » → preuve d’une emprise directe.
- Réactions émotionnelles incohérentes (haine ou peur disproportionnée envers un parent protecteur non violent).
- Isolement progressif l’enfant est coupé de la famille élargie du parent protecteur (on ne veut plus voir les grands-parents, cousins, etc.)..
- Renversement des rôles : l’enfant se comporte comme protecteur du parent manipulateur.
6.4.2 Les perceptions biaisées de la justice (fausses grilles d’interprétation)
- » Il faut que le conflit cesse » :
→ injonction ou postulat erroné qui fait porter au parent protecteur la responsabilité de la paix, alors que le conflit est structurellement entretenu par le parent bourreau (EPV).
- » L’enfant semble plus à l’aise avec tel parent » : → confusion entre soumission à l’emprise et véritable aisance.
Interprétation subjective qui ignore que l’ » aisance » de l’enfant peut être la soumission à l’emprise ou la peur de déplaire au parent manipulateur.
- » Le discours de l’enfant paraît cohérent » :
→ en réalité, cohérence factice car répétition d’un discours appris.
Biais cognitif : la répétition mécanique d’arguments appris donne une impression de logique, alors qu’il s’agit d’un conditionnement.
- » Le parent protecteur est trop émotionnel » :
Confusion systémique : l’émotion est prise comme une preuve de manipulation ou d’instabilité, alors qu’elle est la marque de l’attachement réel et de la souffrance vécue.
- » Les enfants ont besoin de stabilité » :
Formule qui sert souvent à maintenir l’emprise du parent violent, car la » stabilité » est confondue avec la continuité de la relation avec le bourreau, au détriment de la sécurité affective, il y a la un biais de la justice qui confond continuité et sécurité.
- Absence d’ambivalence : un parent décrit comme totalement mauvais, l’autre comme totalement bon. Or, dans toute relation normale, un enfant exprime toujours des émotions nuancées, parfois contradictoires. Quand le noir et blanc remplace la nuance, c’est le signe d’une loyauté forcée.
Cette comparaison montre l’écart abyssal entre ce qui est visible et factuel et ce que la justice choisit trop souvent d’interpréter à travers le prisme de ses propres biais.
Reconnaître l’aliénation parentale, c’est cesser de confondre émotion et manipulation, loyauté forcée et véritable lien, soumission et bien-être.
Tant que les décisions continueront à se baser sur ces perceptions faussées plutôt que sur les faits, les enfants resteront livrés à l’emprise du parent manipulateur, et les victimes protectrices seront condamnées une seconde fois.
7 Qui réveillera la justice ?
Qui aura le courage d’ouvrir les yeux ? Qui, parmi les juges, les magistrats, les médiateurs, les avocats, osera reconnaître que l’horreur ne vient pas seulement des crimes commis, mais aussi des décisions qui les valident ? Qui dénoncera les atrocités que la justice reproduit en livrant les enfants à leurs bourreaux ?
Le ministre de la Justice lui-même pourrait-il entendre ce message ? Le pourrait-il, s’il n’a pas travaillé ses propres blessures ? Car c’est là la racine du problème : des acteurs de justice non conscients de leurs propres blessures ne peuvent qu’imposer leur verrouillage émotionnel à l’institution. Ils croient juger avec rationalité, mais ils jugent avec leur inconscient verrouillé.
La solution n’est pas seulement technique ou juridique. Elle est humaine.
- Former les acteurs judiciaires aux dynamiques inconscientes de la bulle dramatique (voir article wetwo.fr/bulle triangle de Karpman figé, grille EPS/EPV article wetwo.fr/invisible).
- Engager les juges, jurés, magistrats, médiateurs (trices) à travailler leurs blessures, non pour les exhiber, mais pour ne plus les nier. Car ce qui est nié ressort toujours dans les décisions, sous forme de biais de perception.
- Réapprendre à voir les faits tels qu’ils sont (voir article article wetwo.fr/perception ou wetwo.fr/thucydide), et non tels qu’on pense qu’ils sont, filtrés par ses propres blessures et des projections inconscientes.
7.1 L’appel au courage
Réveiller la justice, c’est exiger de ses acteurs qu’ils affrontent ce qu’ils redoutent le plus : les blessures humaines, le verrouillage émotionnel, le déni largement établi, et la réalité crue des faits. C’est leur demander de ne plus se cacher derrière la neutralité illusoire du » conflit parental » ou du » discours cohérent « , mais d’oser regarder la souffrance et la manipulation en face.
C’est ainsi seulement que la justice pourra redevenir juste et rationnelle. Une justice qui ne s’aveugle plus, qui reconnaît la douleur des victimes, et qui protège enfin les enfants au lieu de les sacrifier.
8 Conclusion, pour une justice qui voit enfin
Ce n’est pas » la Justice » en tant qu’institution qui est mauvaise. C’est l’aveuglement émotionnel de celles et ceux qui la composent. Tant que juges, magistrats, avocats, médiateurs ou greffiers resteront formés à la logique juridique mais pas à la dynamique émotionnelle, la mécanique restera la même : légitimer les bourreaux verrouillés et crucifier les victimes sensibles.
L’horreur ne vient pas seulement des crimes commis, mais du fait qu’ils soient validés, répétés et aggravés par l’institution censée protéger. La justice devient alors le relais inconscient du bourreau, et les enfants les victimes collatérales sacrifiées, condamnés soit à mourir, soit à se couper de leurs émotions (couper l’empathie) pour survivre.
Briser ce cercle est possible. Cela demande un changement radical :
- Former les acteurs judiciaires à reconnaître les mécanismes EPS/EPV et les dynamiques figées de la bulle dramatique.
- Replacer l’émotion au cœur du discernement : comprendre que l’intensité émotionnelle d’une victime n’est pas une preuve de mensonge mais souvent un signe de vérité.
- Accepter que la froideur rationnelle du bourreau n’est pas un gage de cohérence, mais le masque d’un verrouillage.
Il est temps que la justice retire son bandeau – non pas pour juger avec partialité, mais pour voir vraiment.
La justice n’est pas condamnée à rester aveugle. Mais elle ne retrouvera la vue qu’en acceptant de se confronter à ce qu’elle a toujours fui : les blessures humaines, le verrouillage émotionnel, le déni largement établi, et le courage nécessaire pour regarder en face les réalités et les faits, et non plus s’appuyer sur la perception biaisée de ses acteurs juridiques (magistrats, juges, médiateurs, avocats…).
Car une justice qui ne voit pas la souffrance, qui ne reconnaît pas les victimes et qui sacrifie les enfants n’est pas la justice.
C’est une tragédie institutionnelle.
Le jour où la justice reconnaîtra que l’émotion est aussi une vérité, elle cessera d’armer les bourreaux et pourra enfin protéger les innocents.
Sources :
Laisser un commentaire