Ce que l’animal nous apprend sur le cerveau humain

Table des matières
1.1 Quand le verrou ne se rouvre plus.
1.4 Une clé de lecture, pas une excuse.
V01-12/25
Pourquoi la peur peut transformer un mécanisme de survie sain en état de vigilance chronique
1 Quand le verrou est sain
Dans le monde animal sauvage, le verrou émotionnel est un outil de survie.
Quand une lionne chasse pour se nourrir ou nourrir ses petits, son cerveau inhibe temporairement certaines émotions. L’empathie et l’hésitation se mettent en retrait. L’action devient possible.
Ce verrou est conjoncturel.
Il s’active pour un temps précis, puis se relâche.
Une fois la chasse terminée, la lionne redevient attentive, douce avec ses petits, pleinement connectée au lien.
Le vivant sain alterne naturellement entre survie et relation.
1.1 Quand le verrou ne se rouvre plus
Dans un environnement domestique sain, le verrou émotionnel n’a aucune raison de s’installer durablement.
En revanche, dans un environnement contraignant, autoritaire, imprévisible ou insécurisant, la situation change.
Le danger n’est plus ponctuel.
Il devient diffus, difficile à anticiper, parfois permanent.
L’animal vit alors sous contrôle excessif, dépendance forcée ou contrainte répétée.
Le système nerveux reste en vigilance.
Le verrou émotionnel, initialement conçu pour être temporaire, tend alors à se figer.
L’organisme ne sait plus quand la tension cessera.
Le système nerveux reste en vigilance chronique, avec une intensité variable,
mais dans un état d’activation permanent.
Le verrou émotionnel ne s’ouvre plus complètement.
Il devient structurel.
Les comportements changent.
Soumission, agressivité, dissociation, rigidité.
Ce ne sont pas des défauts. Ce sont des adaptations.
Ce point est essentiel.
Ce n’est pas la relation en elle-même qui crée le verrou.
C’est la peur durable, l’imprévisibilité et la perte de sécurité.
1.2 Le parallèle humain
L’humain fonctionne de la même manière.
Un enfant élevé dans un cadre :
-autoritaire,
-imprévisible,
-contrôlant,
-où l’amour dépend de l’obéissance ou de la performance,
apprend que le danger n’a pas de fin claire.
Le cerveau reste alors en alerte permanente.
Le verrou émotionnel, au lieu de s’activer ponctuellement, devient un état de fond.
La sensibilité se coupe.
Le ressenti devient menaçant.
Le contrôle devient une nécessité intérieure.
Ce n’est pas une nature violente.
C’est une survie prolongée.
1.3 Ce que cela explique
Cette bascule permet de comprendre beaucoup de choses :
-pourquoi certaines personnes semblent froides ou dures,
-pourquoi le contrôle remplace le lien,
-pourquoi l’émotion est perçue comme dangereuse,
-pourquoi la peur gouverne parfois les relations.
Le problème n’est pas le verrou.
Le problème est l’impossibilité de le désactiver.
1.4 Une clé de lecture, pas une excuse
Comprendre ce mécanisme ne justifie pas les comportements destructeurs.
Cela permet de les lire autrement.
Il ne s’agit pas d’excuser.
Il s’agit de ne plus confondre adaptation et intention.
1.5 Pour la suite
Ce verrou devenu permanent prépare le terrain de ce qui sera exploré ensuite :
-l’amour conditionnel,
-l’escalade dans le couple,
-la répétition des schémas,
-et leur extension à l’échelle collective.
Les articles suivants poursuivent ce parcours, pas à pas.


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