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Comprendre le mode survie et ses effets invisibles sur nos réactions

Table des matières

1       Pourquoi la peur nous fait agir à l’envers de ce que nous sommes.

1.1        Ce n’est pas un défaut moral

1.2        La peur n’est pas toujours consciente.

1.3        Le passage en mode survie.

1.4        Quand on agit à l’envers de soi

1.5        Comprendre avant de se juger

1.6        Une ouverture, pas une solution magique.

V01-12/25

1          Pourquoi la peur nous fait agir à l’envers de ce que nous sommes

Il arrive à beaucoup de personnes de se dire, après une réaction ou une décision :

« Ce n’est pas moi. Je ne me reconnais pas. »

Une parole trop dure.

Un retrait soudain.

Un besoin de contrôler.

Une accusation qui dépasse la situation réelle.

Puis la culpabilité arrive, ou l’incompréhension :

Pourquoi ai-je réagi comme ça ?

La réponse la plus courante consiste à parler de caractère, de défaut, de manque de volonté ou d’émotions mal gérées.

Pourtant, ce n’est généralement pas là que ça se joue.

1.1           Ce n’est pas un défaut moral

Quand une personne réagit de manière disproportionnée, rigide ou agressive, ce n’est pas parce qu’elle est mauvaise, faible ou incapable de se maîtriser.

Dans la grande majorité des cas, elle est en état de peur, même si cette peur n’est pas consciente.

Pas une peur spectaculaire.

Pas une panique visible.

Une peur plus profonde, plus ancienne, souvent silencieuse.

La peur de revivre quelque chose qui a déjà fait mal.

1.2           La peur n’est pas toujours consciente

Le cerveau humain apprend très tôt.

Quand une situation a été vécue comme dangereuse, rejet, abandon, humiliation, injustice, perte, le cerveau enregistre une règle simple : éviter que cela recommence.

Des années plus tard, une situation différente mais vaguement similaire peut suffire à activer cette mémoire.

Le corps réagit avant la pensée.

La peur précède la compréhension.

La personne ne vit plus le présent tel qu’il est.

Elle réagit à une menace ancienne.

1.3           Le passage en mode survie

Quand la peur prend le dessus, le cerveau change de mode de fonctionnement.

Il ne cherche plus à comprendre.

Il cherche à se protéger.

Le champ de conscience se rétrécit.

Les priorités s’inversent.

Le lien devient secondaire.

Le contrôle devient central.

Cela peut prendre différentes formes : attaquer pour ne pas être attaqué, se retirer pour ne pas être atteint, figer pour ne pas risquer, vouloir avoir raison pour ne pas se sentir en danger.

Ce ne sont pas des choix réfléchis.

Ce sont des réflexes de survie.

1.4           Quand on agit à l’envers de soi

C’est dans cet état que l’on dit ou fait des choses que l’on regrette ensuite.

On projette sur l’autre des intentions qu’il n’a pas.

On accuse là où il y avait une maladresse.

On rigidifie une situation qui aurait pu rester simple.

On transforme une difficulté en conflit.

Le paradoxe est cruel :

c’est précisément pour éviter de souffrir que l’on crée davantage de souffrance.

1.5           Comprendre avant de se juger

Voir ce mécanisme ne justifie pas tout.

Mais cela change profondément le regard.

On cesse de se battre contre soi-même.

On cesse de réduire l’humain à ses réactions.

On commence à distinguer la personne de l’état dans lequel elle se trouve.

Comprendre que la peur pilote certaines réactions permet déjà une chose essentielle :

ne plus prendre ces réactions pour une vérité sur soi ou sur l’autre.

1.6           Une ouverture, pas une solution magique

Rendre visible ce fonctionnement ne règle pas instantanément les conflits.

On se trompe souvent de cible : le problème ne vient pas de ce que nous ressentons, mais de ce que nous cherchons à éviter.

La peur agit dans l’ombre.

La comprendre, c’est déjà lui retirer une partie de son pouvoir.


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