
Table des matières
1 Comprendre le Malaise contemporain : éclairage nouveau grâce au modèle EPS/EPV.
2 Introduction : un malaise profond mais inexplicable.
3 Freud et Eva Illouz : deux visions complémentaires du malaise.
4 Le modèle EPS/EPV : clé pour décrypter le malaise.
5 Pourquoi ce verrouillage génère-t-il un malaise ?
6 La société favorise le verrouillage émotionnel
7 Vers une reconnexion à la sensibilité.
8 Conclusion : une prise de conscience collective nécessaire.
V01-06/25
1 Comprendre le Malaise contemporain : éclairage nouveau grâce au modèle EPS/EPV
2 Introduction : un malaise profond mais inexplicable
Nous ressentons tous, à différents degrés, un malaise diffus. Une sorte de tristesse profonde ou d’insatisfaction latente, parfois sans pouvoir clairement l’expliquer. Ce ressenti, décrit par Freud dès 1930 comme un « Malaise dans la civilisation », est aujourd’hui analysé par la sociologue Eva Illouz à travers l’impact profond des structures sociales sur nos émotions intimes. Pourtant, un éclairage supplémentaire existe : le modèle EPS/EPV (Enfant Perdu Sensible/Enfant Perdu Verrouillé) permet d’expliquer ce phénomène à partir de notre rapport émotionnel à nous-mêmes et aux autres.
3 Freud et Eva Illouz : deux visions complémentaires du malaise
Freud explique que la civilisation impose une répression nécessaire mais douloureuse des instincts, créant un malaise chronique. Eva Illouz prolonge cette idée, affirmant que nos émotions intimes sont façonnées par les forces sociétales et économiques, nous laissant souvent aliénés face à nos propres ressentis. Ainsi, le malaise contemporain est à la fois psychique (Freud) et socio-émotionnel (Illouz).
4 Le modèle EPS/EPV : clé pour décrypter le malaise
Le modèle EPS/EPV introduit une nuance décisive : tout individu naît sensible (EPS), mais beaucoup deviennent verrouillés émotionnellement (EPV) par nécessité adaptative à un environnement social hostile ou conditionnant. Ce verrouillage émotionnel génère alors un conflit profond, souvent inconscient, entre le besoin naturel d’empathie et de connexion authentique (EPS), et la réalité sociale, froide, hiérarchique, compétitive et parfois autoritaire (EPV).
Ainsi, le malaise contemporain peut se lire comme le résultat direct d’un verrouillage massif des émotions au sein de nos sociétés modernes, qui nous coupent de notre humanité profonde et génèrent un mal-être diffus et durable.
5 Pourquoi ce verrouillage génère-t-il un malaise ?
- L’être humain, fondamentalement sensible, a besoin d’empathie, de reconnaissance, d’amour inconditionnel, ainsi que d’un lien connecté : un rapport humain à l’autre profondément ancré dans l’empathie et l’émotion. Lorsque ce lien devient déconnecté des émotions, cela génère une sensation profonde de dissonance, alimentant le malaise existentiel..
- Le verrouillage émotionnel (EPV) répond aux contraintes sociales (performance, méritocratie, autoritarisme) mais se paie cher intérieurement : dépression, anxiété, sentiment d’isolement, perte de sens.
- Ce verrouillage explique pourquoi, même quand on réussit matériellement ou socialement, on ressent toujours une insatisfaction fondamentale.
6 La société favorise le verrouillage émotionnel
Les recherches de Stanley Milgram sur l’obéissance à l’autorité (62,5% d’obéissance aveugle – voir article wetwof.fr/milgram) montrent que le verrouillage émotionnel est majoritaire dans nos sociétés. Cette tendance favorise l’autoritarisme, l’insensibilité et l’intolérance, qui à leur tour accentuent le malaise existentiel.
Ainsi, le modèle EPS/EPV ne se contente pas d’expliquer le malaise, il propose une grille de lecture dynamique et opérationnelle : la société actuelle ne permet pas aux individus de rester pleinement sensibles sans risquer l’exclusion ou la marginalisation.
7 Vers une reconnexion à la sensibilité
Pour dépasser ce malaise, la reconnaissance du verrouillage émotionnel est essentielle. Il s’agit de valoriser les EPS, ces individus capables de résister à la soumission aveugle, de préserver leur empathie, leur authenticité émotionnelle.
La clé d’un avenir collectif sain serait de permettre une réhabilitation sociale et individuelle de la sensibilité, comme le suggèrent Freud et Illouz chacun à leur façon : Freud en reconnaissant nos besoins profonds et Illouz en identifiant les mécanismes sociaux qui nous en éloignent.
8 Conclusion : une prise de conscience collective nécessaire
Le modèle EPS/EPV, enrichi des analyses d’Eva Illouz et de Freud, éclaire d’une façon nouvelle le malaise contemporain. Il n’est plus une fatalité abstraite mais la conséquence concrète d’un verrouillage émotionnel massif. Réhabiliter la sensibilité n’est pas une faiblesse mais une urgence humaine et sociale. C’est en retrouvant notre capacité authentique à ressentir librement que nous pourrons espérer sortir du malaise et reconstruire une société saine, solidaire et profondément humaine.
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