
Table des matières
2 Comment passer de l’éponge ou du cactus… au lotus ?
2.1 Prendre conscience de sa posture actuelle : Éponge ou Cactus ?
2.2 Renforcer son ancrage intérieur (la tige du lotus)
2.3 Mettre en place un filtre protecteur (ne plus absorber tout)
2.4 Apprendre à dire non sans fermer le cœur
2.5 Célébrer ses émotions sans s’y noyer
2.6 Créer des espaces de ressourcement
3 Se protéger face aux jugements et à l’irrationnel de l’autre.
3.1 Outil 1 : Le bouclier des valeurs.
3.2 Outil 2 : Le stop intérieur
3.3 Outil 3 : Filtrer la dissonance.
4 Identifier les attaques de l’EPV et désamorcer le conflit
6 Comment poser des limites sans culpabiliser (et se protéger énergétiquement)
7 Mise en situation type : L’EPS face aux projections et attaques verbales de l’autre.
V01-04/25
1 Introduction
Il arrive un moment où l’on réalise que la sensibilité, longtemps vécue comme un handicap, peut devenir une force extraordinaire. Mais comment se protéger des émotions envahissantes sans devenir insensible ou coupé du monde ? Comment rester pleinement soi-même tout en étant ouvert à l’autre, sans se perdre ni se fermer ? Pour l’Enfant Perdu (voir article /enfant/) Sensible (EPS), souvent tiraillé entre trop absorber (être une éponge) et trop se défendre (être un cactus), une troisième voie existe : devenir un lotus. Cette fleur, symbole universel de paix et d’équilibre, nous montre comment plonger dans nos racines, traverser nos blessures, et nous élever avec douceur au-dessus de la confusion émotionnelle. Et si la posture du lotus était précisément ce chemin vers soi, simple et puissant, capable de transformer notre relation au monde et aux autres ?
Devenir lotus, c’est choisir d’ouvrir son cœur sans se sacrifier. C’est oser être sensible sans être submergé. Une posture d’équilibre, enracinée et paisible, qui permet d’aimer sans se perdre.
2 Comment passer de l’éponge ou du cactus… au lotus ?
2.1 Prendre conscience de sa posture actuelle : Éponge ou Cactus ?
- Question clé : Est-ce que je me sens vidé après une interaction (éponge) ? Ou est-ce que je me ferme, je pique pour me protéger (cactus) ?
- Exercice : À la fin d’une journée, repense à une interaction marquante. Te sens-tu gonflé d’émotions qui ne sont pas les tiennes ? Ou as-tu senti un mur entre toi et l’autre ?
2.2 Renforcer son ancrage intérieur (la tige du lotus)
But : Te sentir solide même au milieu de l’agitation.
Outil :
- Exercice d’ancrage express : Pieds bien à plat, souffle profond. À l’inspiration, imagine une tige qui s’étire du sol jusqu’à ta tête. À l’expiration, ressens le poids de ton corps qui s’enracine.
- Répète mentalement : « Je suis solide, même si autour ça bouge. »
- Pratique : Ancrage corporel. Assieds-toi, respire profondément, imagine une tige solide qui part de ton bassin jusqu’au sommet de ta tête. Cette tige est ta stabilité intérieure, ce qui te relie à toi-même, peu importe l’agitation autour.
- Intention : « Je suis ici, centré, je ressens, mais je ne me laisse pas envahir. »
Pourquoi : L’ancrage permet de rester en contact avec soi, de ne pas être happé par l’extérieur.
2.3 Mettre en place un filtre protecteur (ne plus absorber tout)
But : Laisser passer ce qui nourrit, protéger ce qui est fragile, apprendre à garder son espace intérieur. Avant un échange, pratiquer ce petit rituel :
Outil :
- Image : Visualise un filet de lumière douce autour de toi. Ce filet laisse passer ce qui te nourrit tolérance, bienveillance, mais bloque ce qui pourrait t’envahir ou te blesser les jugements, la lourdeur, l’intolérance.
- Visualisation du filet lumineux : Avant une interaction, respire en imaginant ce filet protecteur. Pose l’intention de laisser venir ce qui est juste pour toi. Ferme les yeux et imagine cette maille fine et douce autour de toi. Elle laisse entrer l’amour, l’authenticité, mais bloque le stress, la colère des autres.
- Pratique : Avant une interaction difficile. Respirer profondément en posant l’intention : « Je reste centré. Je ne prends que ce qui est bon pour moi. »
- Après l’échange, prendre 1 ou 2 minutes pour ressentir son espace intérieur : « Suis-je encore avec moi ? » Fermer les yeux, sentir son corps, respirer.
Visualiser que l’on rend à l’autre ses propres émotions ou histoires : « Je te rends ce qui t’appartient, je reste avec ce qui est à moi. »
Pourquoi : Un lotus n’absorbe pas la vase, il en tire le nécessaire.
Message-clé pour les EPS :
Dire non, poser une limite, se protéger n’est pas rejeter l’autre. C’est s’honorer soi-même.
2.4 Apprendre à dire non sans fermer le cœur
But : Dire non sans devenir cactus.
Outil :
- Phrase simple, mais ferme : « Là, je sens que j’ai besoin de recul / de temps pour moi. »
- Travail du ton : Pratique de le dire à voix haute en gardant une voix douce, mais ferme. Le cœur reste ouvert, la limite est posée.
- Phrase-clé : « Je te respecte, mais je me respecte aussi. »
- Exercice : Choisis une situation où tu as tendance à tout accepter par peur de blesser. Entraîne-toi à poser un cadre clair, tout en gardant une posture ouverte (voix douce, regard bienveillant). C’est le lotus : ferme sur ses limites, ouvert dans l’accueil.
Pourquoi : Le lotus sait poser ses limites sans agresser ni se replier.
2.5 Célébrer ses émotions sans s’y noyer
But : Ressentir sans absorber.
Outil :
- Pratique : Quand une émotion forte arrive, pose-toi cette question : « Est-ce que cette émotion est à moi ? Ou suis-je en train d’absorber celle de l’autre ? »
- Si c’est à l’autre : remets-lui symboliquement son émotion (« je vois ta colère, mais je ne la prends pas »).
- Si c’est à toi : prends un moment pour respirer avec, laisse passer la vague sans la fuir.
- Exercice d’écriture : Note l’émotion, son origine (toi ou l’autre), et comment tu choisis d’y répondre. Cela aide à ne pas te laisser submerger.
Pourquoi : Le lotus touche l’eau sans s’y noyer.
2.6 Créer des espaces de ressourcement
But : Ne pas attendre d’être vidé pour se remplir.
Outil :
- Créer une liste d’îlots de ressourcement : Qu’est-ce qui te nourrit (balades, musique, solitude, échange avec une personne de confiance) ? Planifie 1 moment par semaine minimum, rien que pour ça.
- Comme le lotus qui puise dans l’eau pour fleurir, choisis tes sources nourricières : nature, silence, créativité, relations saines.
- Conseil : Planifie chaque semaine un temps pour revenir à toi, même court, où personne ne vient perturber ton espace intérieur.
Pourquoi : Le lotus fleurit chaque jour parce qu’il se nourrit bien.
3 Se protéger face aux jugements et à l’irrationnel de l’autre
But : Préserver son intégrité émotionnelle face à la dissonance et au déni d’un EPV. (voir article invisible)
3.1 Outil 1 : Le bouclier des valeurs
- Rappelle-toi tes valeurs clés (respect, authenticité, non-violence).
- Quand un dénigrement ou une incohérence surgit, ramène ton attention sur elles : « Je reste aligné avec ce qui est juste pour moi. »
Exercice : Crée une carte mentale de tes 3-5 valeurs essentielles. Relis-la après un échange difficile pour te recentrer.
3.2 Outil 2 : Le stop intérieur
Quand tu sens que les paroles de l’autre deviennent envahissantes, critiques, déstabilisantes :
- Visualise un geste intérieur de la main qui dit stop.
- Répète mentalement : « Ce n’est pas à moi. Je rends cette énergie. »
- Si besoin, dis-le à voix haute : « Là, je sens que ça me déstabilise. Je préfère qu’on s’arrête. »
3.3 Outil 3 : Filtrer la dissonance
L’EPV peut projeter des logiques incohérentes qui déstabilisent l’EPS.
- Astuce mentale : Imagine un tampon ou un filtre entre toi et les mots de l’autre.
- Laisse passer ce qui a du sens, laisse glisser le reste.
- Phrase intérieure : « Je ne prends que ce qui est cohérent pour moi. »
Pourquoi c’est essentiel ?
Un EPV vit dans une réalité coupée de son ressenti, donc ses mots peuvent heurter ou contredire la perception fine de l’EPS.
Sans protection, l’EPS risque de se remettre en question en boucle, de douter de ses propres repères.
Le lotus ici devient garde-fou : il garde sa pureté au cœur du marécage.
4 Identifier les attaques de l’EPV et désamorcer le conflit
Un EPV, coupé de ses ressentis, peut projeter sur l’autre ses propres insécurités, sous forme de :
- Critiques (« Tu es trop… », « Tu ne fais jamais assez… »)
- Jugements (moralisation, réduction du point de vue de l’autre (EPS) )
- Reproches (rappels du passé, culpabilisation)
- Projections : l’EPV accuse l’autre (EPS) de ce qu’il ressent mais qu’il ne reconnaît pas en lui-même. C’est une accusation inversée : il reproche ce qui, en réalité, le concerne lui, mais qu’il ne peut pas voir ou accepter. C’est sa propre problématique qu’il projette sur l’autre (EPS).
- Projection défensive : reproche une émotion qu’il refuse de ressentir (ex : il est en colère, mais il dit que c’est l’autre qui est agressif).
- Projection culpabilisante : il rejette sur l’autre la responsabilité d’un malaise qu’il porte en lui.
L’EPS, hypersensible, capte tout cela très fort, et peut être tenté de réagir immédiatement, par défense ou sur-justification.
Mais… le vrai pouvoir du lotus est de :
- Faire silence intérieur au premier signal d’alerte :
Quand l’EPS sent l’attaque (picotement dans le ventre, crispation, cœur qui bat plus vite), la méthode est de respirer, et de s’ancrer.
Se répéter intérieurement :
« Stop. Je ne réagis pas tout de suite. »
- Analyser à froid si nécessaire :
Si l’émotion est trop forte sur le moment, il ne faut pas avoir peur de différer la réponse.
Une phrase clé peut t’aider :
« Ce que tu dis me touche. J’ai besoin de prendre un temps pour y réfléchir et j’y reviendrai. »
- Poser une limite claire, même après coup :
Quand on est revenu au calme, poser la limite, même si le moment est passé :
« L’autre jour, quand tu m’as dit [ex. : que je suis trop…], j’ai ressenti que c’était une critique injuste pour moi. Je préfère qu’on parle de nos ressentis sans se juger. »
Ou :
« Je ne suis pas à l’aise avec ce genre de reproches. Si on veut avancer ensemble, j’ai besoin d’un cadre respectueux. »
Rappel essentiel :
- Le silence intérieur est une force active (ce n’est pas fuir, c’est respirer avant d’agir).
- Répondre à froid ne diminue pas sa valeur : c’est choisir le moment juste où on peut poser les mots avec clarté et respect.
- Ne pas répondre tout de suite, c’est rester lotus : ni éponge qui absorbe, ni cactus qui pique.
5 Résumé des outils :
Voici un résumé pratique des outils proposés, pour garder à portée de main les gestes essentiels du lotus.
Outil | But | Exercice clé |
Prendre conscience de sa posture : Éponge ou Cactus | Identifier sa posture émotionnelle après une interaction | Auto-observation en fin de journée |
Renforcer son ancrage intérieur (la tige du lotus) | Se sentir solide au milieu de l’agitation | Exercice d’ancrage avec la tige du lotus |
Mettre en place un filtre protecteur | Ne plus absorber ce qui ne t’appartient pas | Visualisation du filet lumineux avant et après une interaction |
Apprendre à dire non sans fermer le cœur | Poser des limites sans se fermer | Utiliser des phrases-clés affirmées mais douces |
Célébrer ses émotions sans s’y noyer | Ressentir ses émotions sans se laisser submerger | Identifier l’origine de l’émotion et la noter |
Créer des espaces de ressourcement | Se régénérer régulièrement | Lister et planifier ses sources de ressourcement |
Le bouclier des valeurs | Rester aligné avec ses valeurs face aux jugements | Créer une carte mentale de ses valeurs |
Le stop intérieur | Stopper intérieurement le flot émotionnel de l’autre | Visualiser un geste stop intérieur et le verbaliser si nécessaire |
Filtrer la dissonance | Ne pas se laisser déstabiliser par l’incohérence de l’autre | Imaginer un filtre mental et laisser passer uniquement ce qui est cohérent |
6 Comment poser des limites sans culpabiliser (et se protéger énergétiquement)
Quand on est Enfant Perdu Sensible (EPS), on absorbe beaucoup – trop. Comment poser des limites claires sans culpabiliser, surtout face à une personne qui déverse ses histoires lourdes, critiques ou incohérentes, l’EPS peut se retrouver vidé, sans savoir comment poser une limite sans froisser l’autre. Pourtant, poser des limites, c’est se respecter.
6.1 Le cadre avant tout :
Garder le cadre professionnel ou relationnel, c’est sain pour tout le monde. Un cadre protège, il ne rejette pas.
Phrases-clés à utiliser, pour recentrer en douceur :
- « Je comprends que tu vis quelque chose de difficile, mais j’aimerais qu’on reste concentrés sur notre objectif aujourd’hui. »
- « Je ressens que ce sujet est important pour toi, mais il dépasse un peu le cadre de ce qu’on partage ici. Restons centrés sur notre objectif commun. »
Pour exprimer son ressenti sans accuser :
- « Je suis très sensible, et certaines histoires me touchent beaucoup. Pour préserver mon énergie et rester disponible, j’ai besoin qu’on se recentre. »
- « Quand on aborde des sujets aussi personnels, ça me touche beaucoup et je me sens vidée à la fin de la journée. J’ai besoin qu’on reste dans le cadre de ce projet pour que je sois pleinement disponible. »
Pour mettre une limite claire et bienveillante :
- « Là, je sens que ces sujets me dépassent. Je préfère qu’on reste dans le cadre de notre mission. »
- « Je me rends compte que ces discussions personnelles me pèsent et me fatiguent. Pour me préserver, je préfère qu’on reste sur un échange centré sur le projet. »
- « J’ai besoin de poser une limite ici, parce que je sens que ce type de partage me dépasse et m’impacte trop. Je préfère qu’on reste sur le cadre de notre mission. »
Utiliser le cadre professionnel comme repère :
• « Je respecte ce que tu partages, mais dans le cadre de ce projet, j’ai besoin qu’on garde le focus sur celui ci. J’ai besoin de garder mes repères. »
• « Pour que ce partenariat fonctionne bien, j’ai besoin qu’on reste sur les objectifs fixés. Peut-être qu’on pourrait réserver ce type de sujets à un autre moment si tu en ressens le besoin ? »
Pour couper court sans agressivité :
- « Je ne suis pas en capacité d’écouter ça sans que ça me pèse. Je propose qu’on en reste là sur ce sujet. »
- « Je sens que certaines choses que tu partages sont lourdes pour moi. Je ne suis pas en capacité de les accueillir sans que cela me vide. J’ai besoin qu’on reste centrées sur le projet. »
Variante « à chaud » si pris de court :
• « Je me rends compte que là, ça me fait beaucoup. J’ai besoin qu’on revienne à notre objectif. »
• « Je sens que je décroche un peu, est-ce qu’on peut revenir à notre trame du projet ? »
Le but : garder en tête cette phrase intérieure : « Ce qui dépasse mon cadre, je n’ai pas à le porter. »
7 Mise en situation type : L’EPS face aux projections et attaques verbales de l’autre
L’EPV ne déverse pas ses émotions, il projette ses tensions internes non reconnues sous forme de jugements, critiques ou reproches. L’EPS, hypersensible, peut capter ces incohérences comme une agression invisible. La clé est alors de rester centré, poser ses limites sans entrer dans la confusion.
Contexte :
Tu es en pleine interaction – réunion pro, repas de famille, café entre amis – quand la personne en face de toi commence à déverser des histoires lourdes, critiques, ou incohérentes. Ça te pèse, tu sens que ton énergie baisse, ton cœur se serre, mais tu ne sais pas comment poser une limite sans blesser.
Étape 1 : Avant l’échange – Installer ton filet protecteur
- Visualise le filet lumineux autour de toi : il laisse passer l’amour, la tolérance, et bloque la lourdeur, le dénigrement, l’intolérance.
- Pose cette intention intérieure :
“Je suis ouvert, mais je me protège. Je ne prends que ce qui me nourrit.”
Étape 2 : Pendant l’échange – Recentrer avec respect
Quand le déversement commence :
- Rappelle le cadre, avec bienveillance mais fermeté :
“Je comprends que tu vis quelque chose de fort, mais pour que je sois pleinement là avec toi, j’ai besoin qu’on reste sur le sujet de notre rencontre.” - Si l’autre insiste :
“Je suis sensible et ce que tu partages me traverse beaucoup. Pour me préserver, j’ai besoin qu’on reste centré sur ce qu’on fait ensemble.”
Étape 3 : Après l’échange – Te recentrer
- Isolement express : 2 minutes pour respirer, ressentir ton corps.
- Rends symboliquement ce qui ne t’appartient pas :
“Je te rends ce qui est à toi. Je garde ce qui est à moi.”
« Je ne me ferme pas, je me respecte. »
« Je reste ouvert, mais je me protège. »
Le cœur du processus :
Tu ne coupes pas le lien, tu protèges ton espace intérieur.
Tu honores ta sensibilité, sans devenir éponge ni cactus.
Tu incarnes le lotus : enraciné, ouvert, mais intègre.
Être lotus dans un monde d’armures, c’est choisir de rester vivant, sensible, mais solide. C’est oser dire oui à soi, même quand on dit non aux débordements. Parce que la vraie force n’est pas dans la dureté : elle est dans l’ouverture protégée.
Et toi, quel premier pas feras-tu aujourd’hui pour honorer ton espace sacré ?
Être EPS dans un monde d’EPV, c’est comme être une fleur au milieu des armures.
Comment garder son parfum, sa douceur, sans se faire écraser ni absorber par le chaos ou les incohérences de l’autre ?
Ce guide propose des outils simples pour poser des limites claires sans perdre ta sensibilité. Parce que protéger ton énergie, ce n’est pas rejeter l’autre – c’est honorer ton espace sacré.
Aujourd’hui, choisis ton premier geste de lotus : un non respectueux, un filet lumineux, ou simplement un souffle d’ancrage.
Laisser un commentaire