Pourquoi certaines peurs, certains schémas et certaines souffrances se répètent malgré nous

Table des matières
1 Les blessures ne sont pas des défauts.
1.1 Quand l’amour devient une source de danger
1.2 Comment le cerveau imprime la blessure.
1.3 Les grandes familles de blessures.
1.4 Pourquoi les blessures se rejouent à l’âge adulte.
1.5 Le lien avec les mécanismes précédemment décrits.
1.6 Comprendre sans se réduire à ses blessures.
V01-12/25
1 Les blessures ne sont pas des défauts
On parle souvent de blessures comme s’il s’agissait de failles, de fragilités ou de faiblesses personnelles.
Cette lecture est trompeuse.
Une blessure émotionnelle n’est pas un défaut.
Ce n’est pas un trait de caractère.
Ce n’est pas une identité.
C’est une adaptation intelligente à un environnement qui, à un moment donné, n’a pas permis la sécurité émotionnelle.
Le cerveau ne cherche pas à être heureux.
Il cherche d’abord à survivre.
1.1 Quand l’amour devient une source de danger
Lorsque l’amour est vécu comme conditionnel, l’enfant apprend quelque chose de fondamental, sans mots, sans raisonnement.
Il apprend que :
-s’exprimer peut faire perdre le lien,
-ressentir peut exposer à une sanction,
-être soi peut devenir dangereux.
Dans ce contexte, l’amour cesse d’être un refuge.
Il devient un risque.
Le cerveau n’intègre pas cela comme une injustice abstraite, mais comme une règle de fonctionnement du monde relationnel.
Il ajuste alors ses comportements pour éviter la blessure, pas pour s’épanouir.
1.2 Comment le cerveau imprime la blessure
Les blessures émotionnelles ne s’impriment pas comme des souvenirs conscients.
Elles s’inscrivent dans le corps, le système nerveux et les réflexes relationnels.
Le cerveau apprend par association émotionnelle :
-une situation,
-une sensation,
-une conséquence.
Lorsque certaines émotions sont régulièrement suivies de rejet, d’humiliation, de peur ou de perte du lien, le cerveau enregistre une équation simple :
éviter cette émotion = rester en sécurité.
La blessure devient alors un filtre de perception, non un événement du passé.
1.3 Les grandes familles de blessures
Sans entrer dans un inventaire détaillé, on retrouve souvent, sous différentes formes, des empreintes liées à :
-l’abandon,
-le rejet,
-l’humiliation,
-l’injustice,
-le contrôle ou l’intrusion.
Ces blessures ne sont ni isolées ni figées.
Elles se combinent, se recouvrent et s’expriment différemment selon les contextes.
Leur point commun n’est pas leur forme, mais leur origine :
un amour vécu comme conditionnel, imprévisible ou insécurisant.
1.4 Pourquoi les blessures se rejouent à l’âge adulte
Le cerveau à l’âge adulte, ne cherche pas spontanément ce qui est sain.
Il cherche ce qui est familier.
Ce qui a été appris comme normal continue d’attirer, même lorsque cela fait mal.
C’est ainsi que se répètent : les mêmes types de relations, les mêmes conflits, les mêmes sensations d’épuisement, de confusion ou d’injustice.
Ce n’est pas un choix conscient.
C’est une reconnaissance émotionnelle.
1.5 Le lien avec les mécanismes précédemment décrits
Les blessures constituent le socle invisible des mécanismes explorés dans cette série.
-La peur décrite dans le premier article trouve souvent sa source dans une blessure ancienne.
-Les projections et inversions accusatoires s’activent pour éviter de revivre cette douleur.
-L’amour conditionnel devient le terrain de reproduction du schéma.
-L’escalade relationnelle naît de deux systèmes blessés qui se protègent.
-Ces mêmes blessures, à l’échelle collective, nourrissent des systèmes fondés sur le contrôle et la peur.
Les blessures ne sont pas une explication isolée.
Elles relient l’ensemble.
1.6 Comprendre sans se réduire à ses blessures
Comprendre ses blessures ne signifie pas s’y identifier.
Une blessure n’est pas ce que l’on est.
C’est ce que l’on a appris à faire pour tenir.
La compréhension permet de : reprendre du discernement, sortir de la confusion, cesser de se battre contre soi-même.
Elle n’efface pas tout.
Mais elle empêche de continuer à se perdre.
1.7 Pour finir
Ce qui se répète n’est pas un échec personnel.
C’est un signal.
Un signal que quelque chose, en soi, a appris à survivre dans un contexte qui ne permettait pas l’amour plein et sécurisé.
Comprendre ces blessures ne guérit pas tout.
Mais comprendre permet, au moins, de ne plus confondre ses réactions avec sa véritable nature.
Les textes que vous venez de lire s’inscrivent dans une lecture plus large des mécanismes émotionnels et relationnels qui traversent l’individu, le couple et la société.
Cette lecture est posée de manière plus structurée dans un manifeste, pour celles et ceux qui souhaitent en explorer le cadre global.


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